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Chère Moi du futur,
Je t'aime, c'est ce que je voudrais te dire en premier lieu. je t'aime terriblement et ne te le dis pas assez. Peut-être me lis-tu avec le sourire, peut-être suis en ce moment ton dernier recours, la dernière main qui t'est tendue. Mais que je vienne du passé n'y changera jamais rien, quoi que tu fasses, quoi que tu aies fait, quels que soient tes joies, tes pleurs, tes remords, tes regrets, tes craintes, je t'aime. parce que tu grandis, parce que tu es là, encore, alors que de tous les jeux, celui de l'existence est certainement le moins aisé et le moins tendre.
Je sais que tu ne crois en rien, pourtant, j'aime à croire que dans cette petite bulle qu'est le monde, quelqu'un te regarde. Isadora, Isadora, n'abandonne pas. Ne pleure que si l'enjeu en vaut la peine. Car ces larmes, perles lourdes roulant sur tes pommettes, sont autant de joyaux. Pleure pour ce que la vie est un tissu d'ardeur et de superbe. Pleure pour toi. Pleure pour elle. Pleure pour lui. Pleure parce que tu désires ardemment. Pleure autant que tu aimes. Pleure parce qu'ils t'ont aimée. Pleure encore. Sanglote entre tes bras.
Il est normal de trébucher. Qu'y a-t-il de si laid dans ces langueurs, dans ces hésitations, ces petites erreurs. Mais partout, en tout lieu, en tout mot, en tout geste, cherche la beauté, la tendresse, la délicatesse. N'aies pas si peur. Le monde est grand et tu es si petite. Ne crains pas tant les autres, les choses, le froid, les cours. Car ils sont autant de belles choses. Tu ne le vois pas toujours - tu ne peux pas toujours le voir-. Mais c'est là, chaleureux, humain et doux, en chaque chose, en chacun. Tu avances, sur ce sentiers de lueurs faussement vaines. Et sans le voir, tu n'es déjà plus la même. Et toi... Toi, tu ignores combien tu rayonnes. Cesse donc de dire pardon : la fragilité que tu cherches n'est pas ici. Cesse donc de plisser tes jolies lèvres, ce n'est pas là que ta force réside. Ne porte pas sur toi un regard si sévère. Qu'importe si ton chemin fait des détours, il n'en sera que plus charmant. Pardonne. Pardonne sa main tremblante, pardonne son ton abrupt, pardonne leur ignorance, pardonne leur jeunesse, leur insouciance, leurs mots de travers, leurs maux. Pardonne. Ton cœur est chargé de fardeaux inutiles. Pardonne, mais garde le menton droit. Tu n'as pas à te baisser pour eux. Ce sont leurs détours, leurs embûches. Et si, au rebord leurs maux, de leurs âmes ébréchées, tu te coupes, te blesses, t'érafles, prends donc le sentier d'à côté.
Toi, enfant encore, petit bout de femme, que je suis fière de te regarder grandir, que je me réjouis de te voir traverser les années. Prends soin de toi, de ce corps, de cet esprit. N'écoute pas les petits diables qui tirent ta tresse, susurrent leurs malignités dans le creux de ton lobe. Tu n'es pas laide. Tu plais, tu attires, tu séduis. Agis gracieusement, avec bonté. Profite de ce qui t'est offert mais ne t'abandonne pas au premier venu. Un om -il ne mérite pas d'homme toutes les lettres- t'aura contrainte au pire, qu'importe. Tu es grandie maintenant. Amère et douce comme l'amande. Ses mots que tu trouvais grandioses n'égalaient pourtant pas les tiens. Tu lui as offert tes plus beaux sentiments, dignes, frais encore de l'instant, autant d'éclats d'âme parés du plus gracile éclat. Il n'y a vu, ils n'y voient que de la poésie. Mon amour, n'offre tes lèvres qu'à celui qui les convoitera, non pour le pourpre de leur chair mais pour ces mots exquis dont elles débordent. Ne délace ta robe que pour le céladon pressé de voir ton cœur au lieu de ta poitrine. N'accueille en ton sein que l'homme enfin qui couvrira de baisers ton être le plus tendre comme la peau qui te recouvre.
Va maintenant. Je suis tienne. Amie, aimée, compagne. Que j'ai hâte de te voir fleurir.
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